les ouvriers du textile au Bangladesh toujours en danger
Un an après l’effondrement au Bangladesh du Rana Plaza, qui a causé la mort de plus de 1 100 ouvriers, les progrès en matière de sécurité peinent à se mettre en place dans la filière textile. Les familles des victimes déplorent, elles, des retards dans l’acheminement de l’aide financière.
Les ateliers de la misère perdurent au Bangladesh, un an après l’effondrement du Rana Plaza, un immeuble de huit étages, situé dans la banlieue de Dacca, abritant des ateliers du textile. À la suite de ce drame, qui a causé la mort de plus de 1 100 ouvriers, des efforts ont été faits en matière de sécurité – 16 usines ont été fermées et l’association des fabricants et exportateurs de textile du Bangladesh (BGMEA) a ordonné la fermeture de 23 ateliers. Pourtant, le gouvernement bangladais peine à imposer des règles strictes dans ce secteur clé, qui représente 80 % des exportations du pays.
Ainsi, juste en face des ruines du Rana Plaza, un immeuble semblable continue, lui, de fabriquer des tonnes de vêtements destinés aux marchés occidentaux dans les mêmes conditions qu’avant la catastrophe, au mépris des normes de sécurité. Dans un autre atelier, employant 400 personnes, les règles telles que le port du masque, protégeant contre les infections créées par la poussière, sont peu appliquées.
En avril 2013, la catastrophe du Rana Plaza avait révélé la face sombre de la mondialisation : des ouvriers payés une misère, qui fabriquent les vêtements vendus ensuite par les grandes marques occidentales de prêt-à-porter. Éclaboussées par le scandale, les grandes enseignes s’étaient engagées à respecter des normes de sécurité dans leurs usines.
Des contributions « insuffisantes »
Par ailleurs, selon les syndicats, les distributeurs ont contribué de manière insuffisante au fonds d’aides, créé au lendemain de l’accident. Seulement 15 millions de dollars ont en effet été récoltés, sur les 40 millions promis. Les premiers paiements de 640 dollars à chaque victime ou proche n’ont, quant à eux, été versés que cette semaine.
« J’ai récupéré le corps de ma fille, mais on attend toujours l’argent que le gouvernement nous a promis, indique la mère d’une victime, au micro de FRANCE 24. Si je l’avais, je pourrais m’occuper de mes autres enfants à la maison. »
Près d’une trentaine de chaînes de distribution occidentales, dont Benetton, Auchan, Mango ou Carrefour, sont soupçonnées d’avoir sous-traité leur production à un moment ou à un autre au Rana Plaza. « Ces marques abandonnent les ouvriers une deuxième fois », a déclaré Ineke Zeldenrust, de l’organisation Clean Clothes Campaign, dans un communiqué.
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