« Les travailleurs du Commerce exposés au danger du silence… » extrait du JEC
Qui pourrait croire que les salariés du Commerce sont exposés à des produits chimiques ?
Qui pourrait croire que les conditions de travail dans le Commerce (magasin, logistique, siège) portent atteinte à la santé physique et psychique des salariés ?
Quasiment personne, devant le sourire commercial du vendeur qui masque la réalité.
La réalité nous la connaissons bien, car nous la vivons au quotidien et comme elle fait partie « des meubles », on y prête plus attention. Et pourtant, autour de nous, des collègues craquent sous les pressions multiples des clients (insatisfaits de la politique commerciale ou autres), les pressions des responsables (qui plient sous les pressions de la direction), les pressions entre les collègues (pour atteindre les objectifs inatteignables pour espérer une promotion ou une prime)…
Quand on en fait l’arbre des causes, les responsables sont tout trouvés. Ce sont ceux qui mettent en place tout ce bon stress pour le chiffre d’affaires et les résultats à leurs seuls bénéfices. Ils veulent nous « BURNOUTER » pour gagner plus de fric.
En effet, la liste des dangers psychiques s’allonge avec les plans de restructurations multiples qui font régner la peur du lendemain. Pour les derniers en date, les Galeries Lafayette, Vivarte, TEL & COM, les salariés sont victimes de l’appétit féroce des actionnaires et des familles milliardaires qui veulent du « CASH ».
N’oublions pas les militants investis qui, face au patronat sans foi ni loi, luttent quotidiennement pour défendre les intérêts de leurs collègues. « Chapeau ! » En particulier dans cette période d’austérité (n’en déplaise à BERGER de la CFDT), où le patronat bénéficie de l’appui du gouvernement et de la loi sur la fléxisécurité issue de l’accord signé par la CGC, la CFTC et bien entendu la CFDT qui nie la réalité pour masquer sa complicité active auprès du patronat et du gouvernement.
D’autres dangers guettent les travailleurs du Commerce. Ils sont plus sournois, car invisibles et a priori peu probables. Mais toute personne qui a été tenue informée de notre campagne contre le poison dans les textiles et le cuir, le « sait ».
Les entreprises concernées, les branches professionnelles concernées, les CARSAT (caisse d’assurance retraite et de la santé au travail), les DIRECCTE, les ministères concernés, nos militants ont été destinataires d’un livret[1] sur le sujet et de courriers alertant des dangers dénoncés par des médias télévisuels et de la presse écrite. L’ensemble de ces éléments est relayé sur notre blog : http://infopoisontextile.unblog.fr.
C’est aussi un sujet qui a marqué les téléspectateurs d’Envoyé Spécial sur France 2, car le reportage de Sophie BONNET de l’agence CAPA, où les militants de la Section COMMERCE de la FEC FO ont participé, a été plébiscité pour passer une deuxième fois sur l’antenne[2]. Donc, nous sommes nombreux à savoir.
Pour autant, quasiment aucune entreprise ne nous a répondu (1 seule et unique qui promet de s’intéresser au sujet), de même pour les branches (une seule branche a répondu…) mais rien dans les faits.
Les conséquences sont graves étant donné que les salariés exposés sont suivis en dehors du milieu médical professionnel pour des problèmes liés à l’exposition.
Pour remettre tout cela en lumière, nous repartons en campagne.
Par la publication d’une nouvelle affiche, d’un questionnaire en direction des salariés de tout le Commerce, et d’une conférence qui se tiendra en fin d’année. Le questionnaire qui sera lancé au mois de mai est fait en collaboration avec TECHNOLOGIA, qui participera aussi à la conférence.
Cette fois, nous élargissons cette campagne à tous les salariés du Commerce. Une première présentation devant des militants du secteur du Bricolage, nous a confortés dans ce choix. En effet, les salariés de l’Ameublement sont concernés par l’exposition aux colles, vernis et produits de traitement pour éviter les moisissures dans les containers maritimes. Et c’est pareil pour les salariés du Bricolage qui sont exposés aux colles contenues dans les parquets et autres bois agglomérés, mais aussi par des produits chimiques vendus avec un mauvais emballage ou des emballages percés.
Signalons que le secteur du Bricolage est la lanterne rouge vif du Commerce en termes d’accidents du travail, de gravité et de fréquence.
Nous n’oublierons pas les salariés vendant du textile et du cuir, premiers concernés par notre campagne qui a débuté il y a plus de 2 ans maintenant.
Nous avons, aussi, profité de la journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail pour faire un communiqué de presse :
« Quand les Conventions de l’OIT sont ignorées, les salariés sont exposés
La Section FO COMMERCE de la FEC FO s’est engagée depuis plusieurs années sur un dossier qui est passé sous silence par les politiques, les entreprises et autres interlocuteurs, malgré de nombreux reportages télévisés et la presse écrite.
La Campagne contre les poisons dans les textiles et les cuirs est réactualisée en s’appuyant sur un questionnaire qui sera lancé dans les jours à venir avec le concours de TECHNOLOGIA. L’objectif est de connaître le ressenti des salariés du Commerce sur leur exposition aux produits toxiques contenus dans le textile et le cuir, voire plus largement dans d’autres secteurs comme le Bricolage et l’Ameublement.
Avec l’aide de notre Confédération et des Unions Départementales, la Section FO COMMERCE défendra l’existence des CHSCT et invitera tous les militants engagés dans ce Comité à se former.
La journée mondiale de la santé et la sécurité au travail doit être un point d’appui pour défendre les conventions de l’OIT en France et ailleurs. Rana Plaza doit rester dans les mémoires pour défendre les conditions de travail des salariés de la fabrication à la commercialisation.
Toute notre campagne est relayée sur le blog : http://infopoisontextile.unblog.fr«
Toute cette campagne n’aboutira pas si l’ensemble des militants investis dans le Commerce n’activent pas les bons relais DP, CHSCT et expertises pour défendre la santé et la sécurité des travailleurs du Commerce.
Pour la Section fédérale du Commerce, d’autres courriers seront envoyés aux interlocuteurs concernés et ils seront publiés.